juin 25, 2025
Présente dans 55 pays sur six continents, la Fondation Maarif de Turquie (TMV), qui offre des possibilités d’éducation et d’hébergement à plus de 70 000 élèves de la maternelle à l’université, a réussi à figurer parmi les cinq premières chaînes éducatives internationales à l’occasion de son neuvième anniversaire.
Le président de la TMV, Mahmut Mustafa Özdil, a fait part à un journaliste de l’agence Anadolu de ses évaluations concernant le processus de création de la fondation, ses activités internationales, son modèle éducatif et ses objectifs pour la nouvelle période, soulignant également l’élargissement rapide du réseau de coopération académique internationale grâce à des plateformes innovantes comme les Centres d’études sur la Turquie et les Centres éducatifs européens.
Özdil a expliqué que la fondation a été créée en raison du besoin d’une institution chargée d’organiser les activités éducatives de la Turquie à l’étranger, alors que l’influence de la Turquie s’est accrue au cours des vingt dernières années. Il a précisé qu’à sa création, la fondation a repris certaines écoles affiliées à l’Organisation terroriste FETÖ situées dans plusieurs pays, à la suite de la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.
Özdil a déclaré : « Environ un tiers de notre structure totale est constitué du transfert des écoles liées à FETÖ. Mais le point de départ de notre mission n’était pas ce transfert. »
Il a indiqué qu’ils avaient réhabilité ces écoles, qui étaient dans un état dégradé, et qu’ils œuvraient à les transformer en établissements respectés et conformes aux normes internationales.
Soulignant qu’aujourd’hui, à son neuvième anniversaire, la fondation est devenue une institution offrant des services éducatifs formels et non formels ainsi que des possibilités d’hébergement à plus de 70 000 élèves, de la maternelle au lycée, dans 55 pays sur six continents, Özdil a également précisé que la fondation dispose d’universités à Tirana, capitale de l’Albanie, et à Bichkek, capitale du Kirghizistan.
Özdil a parlé également des Centres d’études sur la Turquie, ouverts en coopération avec des universités de renom dans les pays d’accueil, en disant : « Ces centres permettent aux chercheurs et aux jeunes souhaitant poursuivre leurs études supérieures en Turquie d’apprendre correctement le turc avant leur arrivée. En tant qu’institution opérant dans 55 pays, nous avons aussi, grâce à ces centres, la possibilité de créer un réseau académique alternatif regroupant de nombreux pays très différents les uns des autres. Ce potentiel nous enthousiasme. »
Il a ajouté que la fondation avait également établi des Centres éducatifs européens, conçus pour répondre aux besoins éducatifs des citoyens turcs vivant dans les pays européens, et qu’ils y mènent des activités d’éducation et de sensibilisation, en particulier pour les groupes défavorisés.
Özdil a attiré l’attention sur le fait que la fondation figure déjà, en seulement neuf ans, parmi les cinq premières chaînes éducatives internationales. Il a poursuivi :
« La Fondation Maarif a une ambition. Nous ne menons pas notre mission d’école internationale comme le font les autres. Nous avons une autre vision, une autre histoire. Cette vision consiste à éduquer les générations futures sans se détacher du contexte local, sans minimiser les besoins locaux, en respectant l’identité et les besoins réels du pays concerné. Nous devons mieux connaître les pays dans lesquels nous opérons. Nous devons identifier les besoins éducatifs de ces pays en produisant du savoir avec leurs éducateurs locaux. Ainsi, nous croyons que les Centres d’études sur la Turquie auront une grande contribution dans l’approfondissement de nos relations académiques, dans la production conjointe de connaissances, dans la définition de nos politiques éducatives et dans l’établissement de bases de données solides. »
Özdil a expliqué que la fondation, active dans 55 pays, fonctionne également avec un modèle budgétaire durable.
Soulignant que l’objectif principal de la fondation est de renforcer davantage le contenu éducatif, il a déclaré : « Il s’agit de mieux définir les standards qui distinguent une école de la Fondation Maarif, de passer à un système d’accréditation. Parmi nos objectifs stratégiques figure aussi l’enseignement efficace du turc. Par ailleurs, comme dans toute institution, nous menons des travaux pour renforcer notre structure institutionnelle, consolider nos processus internes, et instaurer une culture de qualité totale à chaque étape de nos activités. La durabilité financière est également l’un de nos objectifs majeurs. »
Concernant les discussions autour du budget de la fondation, Özdil a estimé que ces critiques étaient malveillantes et injustifiées. Il a souligné qu’en comparaison avec ses homologues et les chaînes éducatives mondiales, la fondation suit un modèle durable, qu’ils s’efforcent de renforcer.
Indiquant que les revenus opérationnels couvrent 72 % des dépenses, Özdil a commenté : « C’est un très bon ratio, surtout si l’on considère que le projet des Centres éducatifs européens, qui offre des services à nos concitoyens, y est inclus. »
Özdil a souligné que près de 17 des pays dans lesquels ils opèrent figurent sur la liste des pays les moins avancés des Nations unies, mais qu’ils proposent un modèle de coopération durable et mutuellement bénéfique dans chacun des pays où ils sont présents, pas seulement dans ceux-là.
Il a attiré l’attention sur le fait qu’un programme scolaire défini par des normes internationales et aussi par un cadre local, contribue à l’avenir des pays concernés : « Car sans une bonne formation des générations futures, il n’est pas possible de poursuivre un développement durable. Selon moi, la plus grande contribution de la Fondation Maarif réside dans le lien qu’elle établit entre éducation et développement durable. Dans certains pays pauvres, si les enfants des familles les plus riches fréquentent des écoles qui ne respectent pas ce cadre, leurs actions futures risquent de ne pas beaucoup profiter à leur pays. Notre objectif est de former des générations qui construiront l’avenir de leur pays en respectant leur propre identité et leurs besoins. »
Özdil a déclaré que les établissements éducatifs de la fondation étaient aussi appréciés par les responsables des pays où ils sont implantés : « Lors de notre première visite au Niger, le ministre de l’Éducation a dit : ‘J’ai vu à la télévision ce qui s’est passé le 15 juillet. Puis j’ai pensé : ceux qui ont élevé ces gens devraient aussi élever mes enfants. Je ne veux plus envoyer mon enfant au Canada. Je veux qu’il soit éduqué avec cette conscience. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que les écoles de cette fondation turque soient présentes dans mon pays.’ Il disait en somme : ‘Tu as formé ton peuple de telle manière que moi aussi, je veux la même chose.’ C’est pour nous à la fois une grande source de fierté et une immense responsabilité. »
Özdil a déclaré qu’ils attachent de l’importance à la reconnaissance internationale des réussites des élèves et qu’ils organisent depuis trois ans les Jeux sportifs africains, avec la participation de plus de 2 000 athlètes issus de 15 pays.
Il a également déclaré qu’ils ont organisé le Festival des sciences d’Abidjan en Côte d’Ivoire, avec la participation de nombreux pays d’Afrique et de Turquie.
Il a précisé que les élèves y ont présenté leurs projets et leurs initiatives de type startup, et que les universités turques ont également eu l’occasion de se présenter lors de cet événement.